Créer ma ferme, le grand saut
J’ai été bien moins actif sur le blog ces derniers mois, faute de temps. Car, en parallèle de mes activités de conseil et recherche et du quotidien dans la gestion de ces projets en cours, je me suis lancé dans l’aventure agricole.
Et reprendre une ferme, c’est prenant, surtout au démarrage !
Reprendre une ferme…
Depuis plusieurs années, je regarde les annonces de fermes à vendre, à reprendre, les associations possibles, à travers différents sites en France. Sans grand résultat. Je ne trouve rien qui me tente à proximité de mon lieu d’habitation. Mais je continue à jeter un œil de temsp en temps.
En novembre 2021, via le « répertoire installation » de la Chambre d’Agriculture, je visite une ferme familiale entre Lyon et Villefranche sur Saône à reprendre. Et c’est parti pour construire un projet !
Savoir où on veut aller
S’installer, ça fait quand même peur. Quand on ne vient pas du monde agricole, que l’on a connu le combo bon salaire + congés + RTT + weekends + travail en équipe, s’endetter pour s’installer seul pour gagner un bout de SMIC au démarrage et accepter son manque d’expérience technique, ça me faisait peur !
Mais j’ai eu la chance de travailler en conseil agricole sur de nouveaux modèles (agriculture urbaine, filières courtes, nouvelles approches digitales, …). Et je suis impliqué dans plusieurs associations d’agriculture « hors normes » : Millepousses, l’AFAUP, SaônESSence.
Ces expériences montrent qu’il y a autant de voies possibles d’installation que de porteurs de projets, même si sortir des cadres de l’installation agricole traditionnelle peut être compliqué et fatigant au démarrage !
C’est donc assez clair pour moi : cette ferme sera un projet collectif, ouvert sur le territoire, un tiers-lieu agricole, et j’y travaillerai (au moins au début) à temps partiel.
Reste à savoir comment construire ce projet !
Construire un projet personnel, sans s’enfermer dans les aides
Je me suis donc fait accompagné par la Chambre d’Agriculture pour aller décrocher le Saint Graal de l’installation agricole : la DJA ! La Dotation Jeunes Agriculteurs. Passage obligé (ou presque) pour tout agriculteur de moins de 40 ans qui s’installe. Pas complètement obligé, mais c’est quand même un laisser-passer pour aller échanger avec les banques, les institutions, …
La DJA, c’est une aide à la trésorerie au démarrage (pour le producteur, pas pour l’entreprise), qui peut représenter plusieurs dizaines de milliers d’euros. Aide au démarrage, c’est à comprendre aussi en termes administratifs. Les délais de traitement font que l’aide au démarrage peut arriver 6 mois à un an après les premier investissements, et qu’il est conseillé de prendre un prêt court terme pour financer l’attente de cette aide. En échange de cette aide, le porteur de projet s’engage à respecter un certain nombre de critères sur les années suivant l’installation. On y reviendra !
Une fois la demande de DJA faite, je considère l’installation et la reprise de la ferme sécurisées. Je me mets à la recherche d’associé.e.s potentiels. Je les trouve localement (chance !) via une association locale. Depuis janvier 2023, nous construisons le projet d’association vers une SCIC, tout en apprenant à travailler ensemble. Et il y a de grandes discussions justement sur la DJA en SCIC, car ce format de coopérative est assez nouveau en agriculture, et la place de la DJA dans ces structures est encore à l’étude.
Là encore, l’accompagnement est essentiel. Expliciter nos attentes, nos zones d’intolérance, notre rapport au temps, à l’argent, à l’organisation, … On peut le faire seuls, mais bien accompagnés, c’est plus sûr et plus efficace. Nous avons la chance d’être accompagnés par Les Fermes Partagées et l’URSCOP dans cette structuration humaine, économique, juridique, …
Je vous en dis plus prochainement sur ces étapes !
A suivre donc !
Le site de la ferme est ici : https://lecourtildequincieux.fr/